Cyrano de Bergerac, Acte 1, scène IV, por Edmond Rostand
(versión libre en español por Gabriela Marrón)
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CYRANO (imperturbable)
¿Esto es todo?
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VIZCONDE
Pero...
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CYRANO
¡Pero no, te quedás corto, muchacho! Si se podrían decir, no sé, por Dios... ¡tantas cosas! Variando el tono, por ejemplo. Fijate.
Agresivo: Señor, si yo tuviera una nariz así, me la tendría que amputar sobre el piso.
Amistoso: ¡Pero si se le debe caer adentro de la taza!. Hágase fabricar un recipiente a la altura de las circunstancias.
Descriptivo: ¡Es una roca! ¡Es un pico montañoso! ¡Es un cabo! ¿Un cabo dije? ¡Si es una península!
Curioso: ¿Para qué le sirve esa cápsula oblonga? ¿De escritorio, señor? ¿O como estuche para las tijeras?
Gracioso: ¿Tanto ama usted a los pájaros que tan paternalmente se preocupa por extenderle ese pescante a sus pequeñas patitas?
Truculento: Señor, ¿ningún vecino se queja por el fuego de la chimenea cuando usted fuma y el humo del tabaco le sale por la nariz?
Consejero: Tenga cuidado, no vaya a caerse al suelo con la cabeza cargada por ese peso.
Tierno: Hágale una sombrillita, para que el sol no le opaque el color.
Pedante: El único animal que debe de tener en la frente tanta carne sobre tanto hueso es el que Aristófanes llama hipocampoelefantecamello.
Caballero: ¿Qué pasa, amigo, está de moda ese gancho? Debe ser verdaderamente muy cómodo para colgar el sombrero.
Enfático: Excepto el mistral, ningún viento puede resfriarte completa, nariz fenomenal.
Dramático: ¡Cuando sangra es el Mar Rojo!
Admirado: ¡Qué cartelito para una perfumería!
Lírico: ¿Es una concha de nácar? ¿Es un tritón usted?
Inocente: ¿Cuándo se puede visitar ese monumento?
Respetuoso: Permítame, señor, que lo felicite: ¡eso es lo que se llama tener un chalet en las afueras!
Campesino: ¡Pá! ¡Mirá! ¿Es una nariz? Nah, es algún tipo de nabo gigante o alguna clase de melón enano.
Militar: ¡Apunte la nariz en las primeras filas!
Práctico: ¿No la quiere sortear en la lotería, señor? Sin duda ganarla sería sacarse la grande.
Y, qué se yo... a lo mejor parodiando a Píramo, entre sollozos: ¡Allá está la nariz que ha destruido la armonía de los rasgos de su dueño! ¡Se sonroja la traidora!
-Ahí tenés lo que más o menos me hubieras dicho, muchacho, si tuvieras un poco de espíritu y algunas letras. Pero de espíritu jamás tuviste ni un átomo, sos un ser lamentable. Y letras tenés solamente las ocho que forman la palabra “estúpido”. Tanto te falta la creatividad necesaria para decirme, ante estas nobles galerías, esos delirantes insultos de los que ni siquiera pudiste articular la cuarta parte de la mitad del comienzo del primero, que me los tuve que decir yo mismo con un poco de elocuencia. Pero te aviso que no permito que nadie más me los diga.
Fuente
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Tirade des Nez
Cyrano de Bergerac, Acte 1, scène IV, por Edmond Rostand
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CYRANO, imperturbable.
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C'est tout ?...
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LE VICOMTE
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Mais...
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CYRANO
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Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:
Agressif: " Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse ! "
Amical: " Mais il doit tremper dans votre tasse !
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap! "
Descriptif: " C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule ! "
Curieux: " De quoi sert cette oblongue capsule ?
D'écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ? "
Gracieux: " Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? "
Truculent: " Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? "
Prévenant: " Gardez-vous, votre tête entrainée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! "
Tendre: " Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! "
Pédant: " L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dût avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! "
Cavalier: " Quoi, I'ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode! " ,
Emphatique: " Aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! "
Dramatique: " C'est la Mer Rouge quand il saigne ! "
Admiratif: " Pour un parfumeur, quelle enseigne ! "
Lyrique: " Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? "
Naïf: " Ce monument, quand le visite-t-on ? "
Respectueux: " Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue! "
Campagnard: " He, arde ! C'est-y un nez ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! "
Militaire: " Pointez contre cavalerie ! "
Pratique: " Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot! "
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot:
"Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître! "
-Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit:
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot!
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, I'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.
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